Friday 17 May 2024
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Lotfi Belasfar : Fabricant d’instruments de musique de père en fils

Maitre-artisan confirmé, spécialisé dans la fabrication des instruments de musique arabe et plus particulièrement le « luth » et ses dérivés à l’instar du « rabeb » ; Lotfi Belasfer est aujourd’hui installé dans la Maison de l’Artisanat de Denden là où il avait commencé son apprentissage du métier au début des années 70 dans les ateliers d’un office de l’artisanat encore conquérant et qui assurait à l’époque avec plus au moins de bonheur les fonctions de formations des futures compétences artisanales ainsi que la production et la commercialisation du produit artisanal.

Ainsi la boucle semble bouclée et Lotfi Belasfer est revenu à son point de départ après un riche parcours parfois mouvementé qui l’a vu s’installer à Sousse ou il conserve encore des attaches.

Son amour pour le métier , il le doit essentiellement à son père son mentor et son premier instructeur. Lui-même maitre-artisan spécialisé dans la fabrication des instruments de musique, il a à son actif notamment la création d’un violent qui porte son nom, pièce de musée dont l’original est encore visible au centre de la musique méditerranéenne à Sidi Bou Said ( Château du Baron d’Erlanger).

D’origine andalouse Bélasfer-pére a su progresser dans son métier aux cotés de maîtres artisans réputés juifs et italiens.

Après l’indépendance, il est parmi les maitre artisans choisis par un office national de l’artisanat émergent et prenant la relève de feu l’office des Arts Indigènes de l’époque coloniale, pour former le premier noyau des ateliers de l’Etat installés à Beit el Hikma à Carthage dans l’ancienne demeure beylicale. C’est dire l’importance donnée par les pouvoirs publics de l’époque au secteur de l’artisanat tunisien qui était considéré à juste titre comme un des piliers de l’économie et une composante majeure de la personnalité tunisienne que tout le monde cherchait à affirmer au début de l’indépendance du pays.

Aujourd’hui , Lotfi Belasfer se remémore encore la consigne du père qui lui demandait en premier lieu d’apprendre les bases du métier et de progresser en s’initiant aux codes de la musique arabe à la « Rachidia » où il passe plus de cinq ans avec le célèbre musicien Salah Mahdi.

Son amour du métier s’est en outre renforcé du fait des fréquentations de familles artistiques qu’il a pu côtoyer à l’instar des familles Tahar Gharsa, Hédi Jouini, Mohamed Triki ou encore Salah Mahdi.<br>Concernant sa vision future du métier, Lotfi Belasfer qu’il est impératif de continuer le dialogue avec la nouvelle génération notamment les amateurs de musique et les étudiants des conservatoires.<br>Il n’hésite pas à cet égard de s’investir dans des projets initiés par l’université voisine (l’Ecole de Design de Denden) et de tout faire pour aider les étudiants à boucler leurs projets de fin d’études dans les meilleures conditions.<br>Concernant la commercialisation de son produit, Lotfi Belasfer ne s’inquiète pas trop et trouve que les débouchés sont multiples et parfois inattendus. Pour preuve, des clients sont venus directement et spécialement d’Australie après avoir simplement consulté un spot sur le site de la chaîne « Jazeera ».

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